• DÉMÉTER

    PEINTRE

Déméter l’antique déesse grecque de la terre est liée au pouvoir divin qui fait fructifier les semences et donne ainsi vie à toute existence végétale.
à chaque printemps.…Ainsi sont les saisons… .

C’est le grand pays, celui des extraordinaires rencontres, celui qui détient tous les secrets confiés aux clairières, celui dont les mirages aquatiques captivent, celui dont le ciel est un pur miroir, un lieu gardé farouchement par son unique souveraine, la nature, notre mère initiale, détentrice de tous les éléments primordiaux.

Les œuvres de déméter débordent de vie, de la plus infime particule qui ne sait plus si elle est végétale ou animale, à la plus imposante qui se rapproche insensiblement de l’apparence humaine. Sur la toile, sur le papier, c’est une profusion de mouvements, tout vibre, tout se déplace, tout palpite. Des cœurs habitent toutes ces formes et les guident vers un accomplissement vital. Le vivant respire, en-dehors et au-dedans du cadre, sur et sous la toile, le vivant caresse la matière qui l’accueille et s’y fond amoureusement. Ces ardentes créations imaginaires, marquées du sceau de la réalité, c’est tout l’art de déméter, celle qui aime tant le grand pays qu’elle y passe ses jours et ses nuits, à la recherche de nos semblables élémentaires, en quête de nos parallèles parentés, sur le chemin qui mène à l’immense candeur de l’âme originelle.

Gérard Duchêne, janvier 2020.
g.d@gmx.f

Viens, accompagne-moi, suggère Déméter en montrant le lac et sa berge couverte d’aulnes.
Il n’y a plus de bruit, le silence gagne le monde. Seul un vent léger souffle dans les feuillages et ride la surface de l’eau. Le temps s’étire, l’esprit vagabonde sur l’onde claire, c’est l’heure du repos bienfaiteur, des rêveries calmes. Sentir l’odeur aigre de l’herbe fraîche, écouter le doux crissement des branches, goûter la caresse de la lumière jaune. C’est un baptême pour les sens.

Demeter, avec ses nouvelles toiles, renouvelle profondément son écriture. Les peintures, de grand format, sont spectaculaires, elles s’imposent, frontales, puissantes, électriques. On est abasourdi par la force qui s’en dégage. Comme un coup de poing, le souffle d’une explosion. Les jaunes éclatent en d’innombrables miroitements, la toile se lézarde de noir, le fond, bleu ou blanc, irradie. Jamais Demeter n’a pas peint avec autant d’autorité, d’assurance, de liberté. C’est abstrait, presque graphique – les planches d’eau irisée, ondoyante, qu’elle a réalisées en parallèle à l’encre de chine, sont époustouflantes de rythme.

Adrien Homécourt. Novembre 2022